jeudi 10 mars 2011

de l'art de parler aux bonnes personnes

En fait, je me rends bien compte que je me rends malade à écouter des personnes parler de ce qu'elles ne connaissent pas, quand leur discours n'est basé que sur des fantasmes et des "on dit" totalement déconnectés de la réalité.

Je me demande pourquoi je me rends malade à écouter ce genre de personnes, pourquoi je leur accorde autant d'importance au point de me pourrir les pensées.

Quand je parle de mon métier artistique et technique médiatisé, et quand je parle de sortir de ce milieu, trop précaire, untel me reproche de "gâcher mon talent", que je ne pense qu'à l'argent.

Ca m'a énervé...ce gars vit encore chez sa maman...... et à Paris, je vois mal comment ne pas être concerné par l'argent, vu le coût de la vie.... bref pourquoi j'écoute et m'énerve contre un mec encore chez sa mère, parler d'argent et carrière et pérennité financière....

Un autre, s'est insurgé du prix (qu'il estime ridicule) qu'on accordait à mes publications pour une grosse maison d'éditions.... mais ce mec n'est pas un professionnel, il ne connaît pas les tarifs, je me demande pourquoi je m'énerve contre ses propos amateurs.

Que ceux ci essaient de vivre de leur talent, sans le soutien de papa, maman, et l'état providence, et on en reparlera.

Non mais vraiment....je m'énerve contre les propos de ces personnages, mais pourquoi diable je m'y attarde ?

Finalement, ça doit quand même m'affecter d'être jugée : oui, j'ai trouvé leur propos plutôt jugeur, et pas du tout dans la compréhension ni la compassion -alors qu'ils y connaissaient rien-.

Je préfère parler avec d'autres artistes qui ont réussi (ou pas) de vivre de leur talent. Au moins, on parle de la même chose, on a rencontré les mêmes difficultés. Ou alors avec des personnes vraiment intéressées et curieuse dans le bon sens du terme.

Je dois plus sélectionner mes interlocuteurs.

jeudi 3 mars 2011

Le regard des autres peut être persécuteur

J'ai besoin de me confier. Il est presque 2h du matin, je n'arrive pas à dormir, et j'ai un important entretien demain.

Je me suis confiée à quelqu'un de l'atelier de dessin que je fréquente le soir, que je voulais me reconvertir, avoir un job plus tranquille que dans l'art. Et là, c'était reparti, et rebolote pour un discours que l'art, c'est normal d'être précaire, que je me débrouillais pas si mal, pourquoi vouloir un boulot plus stable donc sclérosé, qui briderait ma créativité (le discours de X, pas le mien) ?

Ça m'a énervée, car d'une part, j'ai fait mon temps dans l'art (je ne préciserais pas mon domaine de spécialisation volontairement, pardon d'être évasive) et d'autres part, que ce jeune homme, a l'air bien loin des réalités : il vit chez ses parents, donc bon, déjà, il a une réalité économique loin de la mienne, et d'autre part, j'ai remarqué qu'il mettait les gens dans des catégories et les classait !!

Il m'a même parlé du boulot des fonctionnaires et les a critiqué sur leur sécurité de l'emploi.

Comment peut on juger quelqu'un sur son emploi ???

Voilà tout ce que je déteste chez une personne, quand elle juge l'autre sur la couche superficielle. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, peut être était il sympa avec moi à cause de mon curriculum vitae qui l'impressionnait..... pfff....

Bref, je ferais attention avant de me confier à quelqu'un que je ne connais pas ! Il était sympa avec moi, évoluait dans le même milieu, alors j'étais en confiance, mais je n'aurais pas dû !!!

Parler de ses besoins, de ses désirs, c'est important, il faudrait que je le réserve pour moi, pour mes amis.

Bref, chers amis lecteurs, je peux vous le dire, car l'anonymat m'arrange bien. J'ai besoin de stabilité matérielle, d'avoir des perspectives d'avenir, d'avoir une carrière. Et j'ai besoin d'un travail salarié, d'avoir une certaine stabilité pour pouvoir m'adonner à mon art, à côté.

Et oui, je suis ambitieuse et carriériste, et j'en ai marre de stagner dans mon métier actuel, fait de précarité, et de gens qui bossent par passion, juste attirés par les "paillettes". Je veux un métier plus stable, et moins "paillettes". Un métier moins "paillettes", moins "médiatisé" n'en sera pas moins intéressant.

Voilà, même si je connais mes valeurs, je ne peux m'empêcher de trouver le regard de l'autre persécuteur : le jeune homme n'avait pas la même échelle de valeur que moi, il classait les gens par rapport à leur métier plus ou moins "paillettes" selon SON échelle, et ça m'a énervée, et mis des boules aux ventre.

Ça m'énerve d'être aussi concernée par ce que les autres disent, même quand je les connais pas ! Non , en fait, ce qui m'énerve, c'est de m'être confiée sincèrement à quelqu'un, qui finalement, ne me respecte ni moi ni mes valeurs.